(Appel à candidatures : École thématique SPS — IHPST « L’objectivité dans les sciences »
Organisation :
SPS : Société de Philosophie des Sciences
IHPST : Institut d’Histoire des Sciences et des Techniques
Lieu : La Villa Clythia, Fréjus (83), France
Date : 10-15 septembre 2023
Nouvelle date limite de candidature : 15 mai 2023 (23h59)
Descriptif :
Cette école thématique s’adresse aux philosophes des sciences et aux scientifiques (en biologie, physique, informatique, sciences du climat…) intéressés par différentes questions portant sur l’objectivité dans les sciences (par exemple, quelles sont les différentes conceptions de l’objectivité ? comment concevoir l’objectivité en médecine, dans les sciences du climat ? l’intelligence artificielle peut-elle être objective ?).
L’école est ouverte à tous les chercheurs et chercheuses, en master, doctorat, post-doctorat, en poste à l’université ou dans une institution de recherche. Étendue sur 6 jours pour un total de 5 journées de travail, l’école se compose de cours, ateliers, et tables rondes qui seront assurés par des philosophes des sciences et des scientifiques de différentes disciplines (médecine, informatique, sciences du climat).
Argumentaire détaillé et planning de la semaine au bas de ce message.
Comité d’organisation :
Vincent Ardourel (IHPST, membre du CA de la SPS et co-éditeur de la revue Lato Sensu)
Thierry Hoquet (Université Paris Nanterre, secrétaire général de la SPS)
Francesca Merlin (IHPST, présidente de la SPS)
Olivier Sartenaer (Université de Namur, membre du CA de la SPS et co-éditeur de la revue Lato Sensu)
Comité scientifique :
Nadine de Courtenay (Université Paris Cité, SPHere)
Denis Forest (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHPST)
Cyrille Imbert (Archives Poincaré)
Vincent Israel-Jost (CESP Inserm / Université Paris Saclay)
Julie Jebeile (Centre National de Recherches Météorologiques – CNRS)
Lucie Laplane (IHPST)
Charles Pence (Université catholique de Louvain)
Stéphanie Ruphy (ENS – Université PSL)
Alexandra Soulier (IHPST)
Intervenants et intervenantes :
Cyrille Blondet (CHU, Strasbourg)
Nadine de Courtenay (Université Paris Cité, SPHere)
Denis Forest (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHPST)
Thierry Hoquet (Université Paris Nanterre)
Vincent Israel-Jost (CESP Inserm / Université Paris Saclay)
Julie Jebeile (Centre National de Recherches Météorologiques – CNRS)
Mehdi Khamassi (Institut Systèmes Intelligents et de Robotique – CNRS – Sorbonne Université)
Lucie Laplane (IHPST)
Carina Prunkl (Institute for Ethics in AI, Oxford)
Stéphanie Ruphy (ENS – Université PSL)
Roland Seferian (Centre National de Recherches Météorologiques – CNRS)
Alexandra Soulier (IHPST)
Julien Tricard (SND – Sorbonne Université)
Inscriptions :
Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 mai 2023 (23h59). Les candidats et candidates doivent envoyer un CV (entre 1 et 4 pages) et une lettre de motivation (1 page) à l’adresse suivante : ecole.objectivite@gmail.com
Une réponse leur sera notifiée fin mai.
Pour toute question, veuillez contacter le comité d’organisation : ecole.objectivite@gmail.com
Coûts :
Les frais d’inscription sont de 225 euros pour les étudiants et étudiantes de master et en doctorat, et 500 euros pour les autres participants et participantes. L’école prend en charge l’intégralité des frais d’hébergement et de restauration à la Villa Clythia. Les frais de transport sont à la charge des participants. Nous leur conseillons de demander à leur équipe de recherche ou à leur école doctorale de prendre en charge ces frais.
Argumentaire :
Les sciences bénéficient encore d’une grande confiance dans la société et incarnent une certaine autorité dans le champ du savoir. Cela s’explique principalement par le fait que les sciences, à l’inverse d’autres types de discours, sont le siège d’une certaine objectivité : les affirmations, les résultats ou les méthodes scientifiques — ainsi d’ailleurs que les scientifiques — sont dits objectifs. Si l’on s’accorde ainsi traditionnellement à penser que ‘‘les sciences sont objectives’’ et, de plus, que cette objectivité justifie une certaine ‘‘autorité des sciences’’ dans le domaine du savoir, la signification exacte de ces deux affirmations est loin d’être claire. Il n’y a pas de consensus, dans la communauté des scientifiques et des philosophes des sciences, sur le sens et la portée à donner à ces affirmations, et au contraire, celles-ci font même l’objet de vives discussions. De plus, que les recherches au sein de la philosophie des sciences portent sur le progrès scientifique, la démarcation science/pseudoscience, l’explication scientifique, la reproductibilité des données, ou encore la perméabilité aux valeurs, il est impossible aujourd’hui de faire l’économie d’une réflexion sur le concept d’objectivité scientifique.
Cette école thématique propose dès lors de rassembler philosophes et scientifiques de différentes disciplines (physique, biologie, médecine, sciences du climat, informatique) afin d’initier un dialogue autour de l’objectivité dans les sciences. Elle entend ainsi constituer un lieu de réflexions et de discussions interdisciplinaires sur la notion d’objectivité scientifique. Pour cela, cette école est conjointement organisée par l’Institut d’histoire de philosophie des sciences et des techniques (IHPST – UMR 8590) et la Société de philosophie des sciences (SPS), une société savante dont le but est de promouvoir la philosophie des sciences et ouverte à toutes les formes de réflexion sur la science et sur la pratique scientifique.
L’école envisagée propose de dégager les différentes manières possibles de concevoir l’objectivité dans les sciences, et d’en interroger à chaque fois la mesure dans laquelle elle confère aux sciences une certaine autorité épistémique. Les analyses de ce concept au cours du XXe siècle ont notamment été marquées par les critiques adressée au positivisme logique en philosophie des sciences, ainsi que par les travaux pionniers de Robert K. Merton en sociologie des sciences. De leur côté, Lorraine Daston et Peter Galison ont montré comment les normes et les régimes pour l’objectivité scientifique évoluent au cours de l’histoire des sciences à partir d’un examen détaillé des images en sciences. De nombreuses autres contributions jalonnent l’analyse philosophique de l’objectivité scientifique, parmi lesquelles celles de Thomas Kuhn, Thomas Nagel, Philip Kitcher, ou encore Helen Longino. L’objectif principal de cette école thématique, qui s’inscrit dans ces réflexions, sera d’offrir des analyses récentes de l’objectivité scientifique, en lien étroit avec la pratique scientifique actuelle, notamment à partir d’études de cas en dans les sciences du climat, en médecine, ou encore en informatique. Cette école s’attachera aussi à prendre en compte les spécificités des différentes sciences, entendant par là interroger aussi l’idée selon laquelle l’objectivité scientifique se construirait de la même façon au travers de toutes les disciplines. Le but d’une telle réflexion sera d’offrir un marche-pied conceptuel stable pour aborder et analyser différentes thématiques qui s’articulent autour de la notion d’objectivité dans les sciences, que ce soient, par exemple, des questions concernant la reproductibilité des données auxquelles peuvent être confrontées des scientifiques, des questions sur les mesures et les incertitudes intervenant dans la pratique scientifique, ou encore des questions d’intégrité scientifique dans la recherche.
La semaine sera organisée de la manière suivante :
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Thématiques
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Matin
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Après-midi
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Soir
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Dimanche 10
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Accueil
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Lundi 11
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« L’objectivité dans les sciences »
assurées par des philosophes des sciences
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Cours
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Ateliers
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Mardi 12
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« Intelligence artificielle, informatique, et objectivité »
assurées par une philosophe et un informaticien
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Cours
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Ateliers
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Table ronde
« Objectivité dans les sciences biomédicales »
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Mercredi 13
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« Sciences du climat et objectivité »
assurées par une philosophe et un climatologue
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Cours
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Ateliers
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Table ronde
« Objectivité et mesure »
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Jeudi 14
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« Médecine et objectivité »
assurées par une philosophe et un médecin
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Cours
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Ateliers
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Vendredi 15
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Bilan
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Départ
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L’école thématique se composera de cours magistraux, d’ateliers et de deux tables rondes. Les cours magistraux seront donnés par des philosophes des sciences et par des scientifiques et seront suivis de séances de questions/réponses. Certains de ces cours seront donnés en binôme (philosophe des sciences — scientifique). Ensuite, différents ateliers seront proposés dans lesquels participants et participantes seront repartis en petit groupes pour lire, discuter, et présenter ensuite aux autres une publication/un article clé sur l’objectivité en philosophie des science. Ils travailleront sur les interventions du matin afin de formuler des commentaires et des questions adressés ensuite aux orateurs lors d’une discussion générale. Enfin, deux tables rondes se tiendront sur des thématiques définies en fonction des intérêts propres des participants et participantes.